Sékouba, de la rétention à la prison

Ce jeune malien, père d’un bébé de 3 mois, comparaissait hier pour refus d’embarquer. il venait de subir 45 jours de rétention.

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Les passagers du vol Paris-Bamako du 10 septembre ont assisté à un spectacle d’une violence inouïe. Ils ont vu Sékouba Marega, un jeune Malien, embarqué de force à bord de l’avion en vue de son expulsion du territoire. « Un homme sans défense, menottes aux poignets, sangles aux chevilles et aux genoux, visage étouffé et sur lequel une dizaine de policiers s’acharnaient », décrit le Réseau Éducation sans frontières (Resf). Le jeune homme venait de passer quarante-cinq jours en rétention, soit le maximum légal. Un mois et demi passé loin de son fils âgé d’à peine 3 mois, de sa compagne Aminata, de ses sœurs, dont l’une détient la nationalité française, et accablé par la promesse de l’État français de les séparer définitivement. Les passagers ont fortement réagi refusant d’assister plus longtemps à l’acharnement des policiers. Deux d’entre eux, choisis au hasard, ont été arrêtés. Ils ont pu regagner leur siège au bout d’une heure. Sékouba, lui, a été débarqué puis placé en garde à vue. Il a ensuite été entendu par un juge, et placé en détention dans l’attente de son procès. Il devait comparaître, hier, en début d’après-midi, devant la 17e chambre de Bobigny pour refus d’embarquement. À 16 heures, il attendait encore.

Resf voit dans ce jeune Malien « un homme intègre, respectueux des valeurs républicaines » et s’inquiète que les droits de son enfant de 3 mois, reconnus dans les conventions internationales, soient « méprisés, dès son plus jeune âge, pour satisfaire une politique du chiffre qui use de pratiques attentatoires aux droits de l’homme ».

L’affaire a suscité l’indignation de plusieurs dizaines de militants associatifs qui se sont réunis, hier, devant le tribunal de Bobigny pour apporter leur soutien à Sékouba et aux siens. Et, en moins de 24 heures, une pétition, demandant sa libération immédiate et son droit au séjour en France, avait déjà récolté plus de 1 600 signatures. La place de Sékouba est auprès de son fils, pas en prison.

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