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À Calais, les associations redoublent de vigilance

À l’approche de l’évacuation de la « jungle », les soutiens des exilés mettent en garde le gouvernement contre toute précipitation et fermeture des infrastructures humanitaires.

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D’un côté, on alerte. De l’autre, on temporise. Inquiètes des conditions du démantèlement annoncé de la « jungle » de Calais, les associations d’aide aux migrants ont été reçues, hier, par les ministres de l’Intérieur et du Logement. Histoire de calmer l’opposition qui monte depuis plusieurs jours, le gouvernement a cherché à rassurer. Pas de précipitation, jure-t-il. Ce démantèlement du bidonville, annoncé officieusement à partir du lundi 17 octobre, n’interviendra que « lorsque les conditions fixées pour une prise en compte de chacun seront réunies ». Une déclaration qui ne convainc pas les soutiens des exilés.

« Cette réunion n’a servi à rien, assure François Guennoc, de l’Auberge des migrants. Nous n’avons obtenu aucune garantie, notamment sur la situation des mineurs non accompagnés. » La plupart de ces ONG s’étaient résolues, dans un premier temps, à accompagner le plan gouvernemental, convaincues que la prise en charge des migrants dans des centres d’accueil et d’orientation (CAO) à taille humaine sur l’ensemble du territoire pouvait être une réponse adaptée. Mais, pour l’instant, le compte n’y est pas. Sur les 9 000 créations de places en CAO promises par le gouvernement, 3 000 sont encore manquantes.

« Il est hors de question de collaborer ou de cautionner quelque chose qui, sous le vernis de la communication, est en réalité une opération plus policière qu’humanitaire », a dénoncé, lundi, Vincent de Coninck, du Secours catholique. Emmaüs a, pour sa part, demandé « le report de l’opération » pour garantir « la prise en charge de chacun dans le respect de ses droits et de sa dignité », menaçant d’une action en justice contre ce qui pourrait devenir « une chasse aux exilés ».

Même le centre d’accueil provisoire sera fermé !

Cette colère est le résultat de plusieurs volte-face du gouvernement. Bernard Cazeneuve avait promis un démantèlement progressif. Or, de source policière, l’instruction est d’avoir « tout évacué avant la trêve hivernale, qui débute le 1er novembre ». Au-delà, les recours en référé pour empêcher les expulsions auront, en effet, toutes les chances d’aboutir. Autre objet d’indignation : le démantèlement, en même temps que le bidonville, du centre d’accueil provisoire et du centre Jules-Ferry. Les associations avaient prévenu, dans un courrier daté du 29 septembre, qu’elles n’accepteraient pas une mesure considérée comme un « abandon total de centaines d’hommes, de femmes et d’enfants vivant dans les rues, squats et bois du Calaisis, encore davantage soumis aux réseaux criminels et dangers de toutes sortes ». Une requête sans retour. Claudine, de l’association Salam, ne cache pas son inquiétude. « Il y a fort à craindre que tout ne se passe pas sans heurts. »

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Tag(s) : #Immigration, #Exilés, #Calais, #Société et solidarité
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